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The Lost World
9 avril 2017

Hellfest 2014 : dimanche

On attaque le dernier jour de cette édition, jour néanmoins important puisque j'y étais, et vais donc pouvoir parler de mon ressenti non pas que grâce aux retransmissions mais en réel. Je vais donc pour cette journée évoquer les groupes que je connaissais déjà, mais également les nombreuses découvertes sur place.

 

WARZONE

 

Tagada Jones

On attaque par des punks bretons. Les Rennais tournent depuis les années 90, ont d'abord fait leur place sur la scène underground (à une époque où le "français moyen" sortait le crucifix à la vue d'une crète) et ont eu leur lot de chaises musicales plus ou moins claires. Trouver des sources fiables n'est pas évident dans leur cas, je m'abstiendrai donc de tout commentaire plus précis. Pour les thèmes, on reste dans les grands classiques punks (en rebellion contre le capitalisme, la mondialisation, les manipulations en tout genre, l'intolérance etc).

Techniquement le punk ça me parle, surtout quand ça tire sur le metal. Sauf que (histoire de me faire encore une fois des potes) j'ai un gros, gros problème avec la sonorité de la langue française dans ces genres-là. Je fais une allergie à ma propre langue maternelle, en quelque sorte. Je précise que ce n'est pas du tout un problème de compréhension des textes (du style "oui forcément, en français tu comprends ce qu'ils disent et du coup les paroles sont nulles"), je suis traductrice de formation et n'ai aucun mal à comprendre la plupart des groupes chantant en anglais et qui articulent un minimum. C'est vraiment un soucis dans la sonorité, dont je trouve qu'elle ne colle pas avec le genre.

Et donc assez logiquement, si ça ne me gêne pas pour Dagoba qui chante en anglais, pour Tagada Jones c'est déjà un poil plus compliqué, et ça explique que même si je connais et apprécie leur musique je n'ai suivi que d'une oreille distante.Et je n'ai aucun retour sur ce que ça donne en live, j'étais sur les Mainstages quand ils sont passés et les amis qui voulaient les voir n'ont pas pu accéder à la Warzone qui était pleine et avait l'air assez agitée.

< Pour exemple >

 

Misfits

On reste dans le punk mais on part aux USA cette fois pour un grand, un très grand classique du genre.

On va commencer par les chaises musicales parce que là, y a du niveau. Le groupe a été formé en 1977 par Glenn Danzig (le chanteur), rapidement rejoint par le bassiste Jerry Only. Si vous n'avez pas envie de vous prendre la tête, ne retenez que ce dernier, puisqu'il est le seul à ne jamais avoir bougé. Ils ont un turnover à faire pâlir d'envie le gérant de votre MacDo préféré. Le chanteur ira même jusqu'à dissoudre purement et simplement le groupe en 1983. Jerry Only fera repartir la formation en 1995 mais sans le chanteur, avec une orientation qui rappelle un peu plus le heavy metal, ce qui faisait assez débat sur les forums et là je comprends les fans : quand un groupe change non seulement sa lineup mais son orientation musicale mais continue à tourner sous le même nom, perso j'appelle ça du foutage de gueule. Imaginez votre réaction si Phil Campbell annonçait une nouvelle tournée de Motörhead avec Axl Rose pour remplacer Lemmy et un album orienté power metal. My point, exactly.

Pour la petite histoire, Danzig finira par réintégrer le groupe 2 ans après le fest.

Les autres ? Simple : 3 sur scène, 15 ex membres + le chanteur donc qui est revenu récemment. Ca fait beaucoup. Mais genre VRAIMENT beaucoup. Et bien sûr beaucoup trop pour moi.

Pour le reste, l'idée de base était de marquer les esprits avec quelque chose d'inédit. Que ce soit dans leur look (leur coiffure sera souvent copiée), dans leur mascotte (le Crimson Ghost), le maquillage de style corpse paint arboré en concert ou l'influence qu'ils ont eu sur des groupes plus récents, je pense qu'on peut parler de réussite totale. 

Pour ce qui est de la musique, n'étant pas forcément un groupe que j'écoute beaucoup je vais me contenter de donner un exemple de ce qu'était Misfits < avant dissolution > et un exemple de ce qu'ils étaient < à l'époque du fest >.

Je précise que c'est un style que j'aime beaucoup, mais peut-on réellement parler d'un groupe cohérent ? A mes yeux, clairement non et c'est fort dommage.

 

Turbonegro

Pour eux, je ne sais pas pourquoi mais j'ai longtemps été persuadée qu'ils étaient français... et je n'ai aucune idée d'avec quoi j'ai bien pu les confondre. On a donc un groupe norvégien de heavy tirant sur le punk, ou de punk à forte influence heavy, c'est selon. Me concernant, mon avis est simple : le heavy c'est cool.

Plus sérieusement, ils font partie quasi des dinosaures, tournant depuis les années 80 et ont comme petit défaut d'avoir une liste d'ex beaucoup trop longue. Ce n'est pas un groupe que j'ai réellement suivi, au final je les connais assez mal mais j'apprécie beaucoup ce que je connais, dont < cet exemple > ou encore < celui-ci >.

Ils ne font pas forcément dans la finesse mais je les trouve marrant et ça s'écoute bien.

 


 

VALLEY

 

Black Tusk

On aborde avec ce groupe américain de heavy metal mes découvertes du jour, même si dans ce cas c'est du léger différé. Je n'avais jamais entendu parler d'eux et à force de voir des gens passer avec des t-shirts du groupe et en parler, j'ai noté le nom pour aller voir à quoi ça ressemble. Ils jouaient hélas en même temps qu'Angra qui faisait partie des groupes que je voulais voir.

Etant un groupe récent (2005 environ), ils n'ont connu qu'un seul remplacement, dont les fans m'ont parlé puisqu'il s'agit du chanteur, décédé en novembre 2014 suite à un accident. Ca a forcément causé son lot d'inquiétudes sur l'avenir du groupe, et les fans croisés semblaient encore assez marqués par l'événement.

Je vais donner comme exemple un extrait de < l'EP sorti juste avant le fest >. Si les gens qui m'en ont parlé et m'ont donné envie d'aller écouter passent par là, un gros merci à eux.

 


 

TEMPLE

 

Sólstafir

On part sous la tente pour ma découverte de fin de journée. Après une après-midi en plein soleil pour enchainer des groupes que je ne voulais pas rater, j'ai eu logiquement envie de me mettre un peu à l'ombre pour aborder la soirée tranquillement. Nous nous sommes donc retrouvés sous la tente abritant Altar et Temple au moment où passaient des islandais dont je n'avais jamais entendu parler avant. Mes amis n'ont pas aimé du tout, chez moi par contre c'est passé tout seul et c'était LE groupe parfait pour ce moment-là.

Sólstafir est donc un groupe islandais tournant depuis les années 90. Le nom du groupe signifie "rayons crépusculaires" (pour ceux qui ne seraient pas bilingues en islandais et n'ont pas comme moi une amie qui l'est). Je le précise parce que ça donne une assez bonne idée du genre. Décrit souvent comme heavy metal, ou comme viking atmosphérique, je suis plutôt d'accord avec la deuxième description : même si sur scène on remarque les deux vikings à chapeau de cowboy, Sólstafir est clairement un groupe "à ambiance". Ma première pensée a d'ailleurs été que ça ressemble fort à une version metal des musiques planantes d'Archive. Etant fan de la première heure d'Archive, ils ont assez facilement gagné une place de choix dans ma playlist.

Dans les titres joués ce jour-là et qui ont retenu mon attention on peut citer < Svartir Sandar > (qui veut dire "sable noir" pour ceux qui se demandent) ou encore < la planante Fjara >.

A noter : ils font eux aussi partie des groupes < filmés et retransmis > par Arte. 

 


 

ALTAR

 

The Black Dalhia Murder

J'ai découvert ce groupe par curiosité, le nom du groupe faisant bien évidemment référence à un célèbre meurtre jusque là non résolu.

Et donc j'ai voulu écouter < un extrait >... avant de fuir vaillamment...

 

Paradise Lost

On repart au Royaume-Uni pour un groupe que j'adore mais que j'ai raté. C'est la dure loi du Hellfest, vu qu'il y a en permanence trois artistes qui jouent sur différentes scènes, on ne peut pas voir tous les concerts (pas entiers du moins) et en cas de clash ça veut dire des choix plus ou moins délicats à faire. Mon unique clash de cette journée se jouait entre Paradise Lost et Soundgarden, sauf que j'étais venue pour Soundgarden et que donc les anglais sont passés à la trappe.

Je passe vite sur les traditionnelles chaises musicales, assez limitées puis que ça se résume à quatre changements de batteurs depuis leur création en 1988. Paradise Lost a reçu un certain nombre de qualificatifs, death doom pour certains, gothiques pour d'autres, l'essentiel étant qu'ils chantent des thèmes gais et entrainants... oupas

Perso c'est un groupe que j'adore et le doom a tendance à m'aider à évacuer des émotions négatives (et ne me déprime pas du tout, c'est plus une libération). Dans ma playlist on peut trouver < ce titre > ou encore < celui-ci >.

Ou, au risque de me faire lyncher par les puristes du genre, < cette reprise > que j'adore d'une chanson dont je suis fan de base et que beaucoup vont reconnaître.

 

Soilwork

On part en Suède (y avait longtemps...) avec un groupe de death mélodique que j'apprécie... sur album uniquement. Découvert grâce à l'affiche sur conseil d'un ami, même si ça reste du death et donc que ça crie un poil trop à mon goût, certaines mélodies sont sympas et leur ont valu une place sur ma playlist. Je préfère prévenir, je vous conseille de baisser un poil le son avant de < lancer ceci >. Ca réveille, mais sur album c'est sympa, si on excepte une légère inquiétude pour le batteur qui fait ce qui resssemble fort à une crise d'épilepsie sous exta...

Ils ont également des titres < un poil plus calmes >... Un poil j'ai dit...

Sauf que la finesse du groupe étant ce qu'elle est, j'avais un peu peur que ça soit trop violent pour mes fragiles oreilles en live et suis restée devant Black Sabbath... Et bien m'en a pris : sono réglée au max, on les entendait depuis les mainstages pendant les pauses et au final ils ont tapé tellement fort qu'ils ont littéralement cassé la scène, le bassiste passant à travers pendant l'intro de Spectrum of Eternity. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas merci Arte mais merci le festivalier qui a eu la bonne idée de < filmer l'intégralité du concert >. Vous avez le moment précis dans le premier commentaire pour ceux qui n'ont pas envie de visionner tout. 

 

Opeth

On enchaine par mon petit regret du jour. Suite aux évènements expliqués par la suite, la programmation a été légèrement chamboulée et Opeth s'est retrouvé à faire la clôture de cette édition sous la tente alors que les mainstages étaient exceptionnellement éteintes. Et nous n'avons, fatigue oblige, juste pas eu la foi de retraverser la moitié du fest pour aller les voir. Hélas...

Opeth est un groupe suédois fondé dans les années 1990 oscillant entre death metal et metal progressif selon les albums et ayant un turn-over bien trop important (15 ex membres. En gros résumé, le seul réellement fixe c'est le chanteur/guitariste et fondateur du groupe.

C'est du coup un groupe au répertoire aussi étendu qu'éclectique et que je connais assez peu même si j'apprécie < certains titres fort planants > et < l'ambiance particulière > de leurs chansons. Et le coté metal vous me direz ? En voici < un petit exemple > et < un deuxième > avec le titre par lequel je les ai connus.

Bref, je ne désespère pas de les voir... un jour...

 


 

 

MAINSTAGE 2

 

In Solitude

On reste en Suède pour une de mes premières découvertes du jour.

Trainant près des mainstages quand ils sont arrivés sur scène, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir un groupe de heavy tout ce qu'il y a de plus classique aux mélodies sympas et aux chansons qui ont assez immédiatement posé leurs bagages dans mon crâne puis ma playlist, comme par exemple < le titre qui a ouvert le set >

Une fois rentrée, j'ai cherché quelques infos, ai découvert qu'il s'agit d'un groupe tournant depuis 2002, ayant sorti 3 albums et ayant d'autres chansons sympas comme < celle-ci > ou encore < celle-ci >.

Donc là, si vous aimez le heavy comme moi, vous avez assez logiquement envie de les voir en concert. Et vous vous dites que je les recommande surement... Sauf que pour les concerts, ça va être un peu compliqué, le groupe ayant annoncé sa dissolution en 2015 par un communiqué que vous trouverez >> par ici <<.

On sera amenés à en reparler quand je traiterai du cas Ghost, une des rumeurs persistantes ayant été la présence d'ex In Solitude dans les Nameless Ghouls (rumeur justifiée pour le guitariste, Henrik Palm).

 

Powerwolf

On attaque MON coup de coeur (ex aequo) du jour avec les allemands de Powerwolf, qui, comme leur nom ne le suggère pas du tout, font dans le power metal. Nous trainions donc non loin des mainstages, cette fois parce que s'approchait l'heure de passage d'un des groupes que je souhaitais voir, et nous avions décidé de passer le temps en sirotant nos bières dans le petit bois, à l'ombre, en écoutant d'une oreille distraite le groupe qui passait avant. Et nous sommes tombés sur un Powerwolf en super forme qui après une courte introduction, a balancé < ceci comme entrée en matière >.

Conséquence assez logique, à la fin du titre il n'y avait plus personne dans le petit bois et, passé le WTF initial, je pense que le groupe a gagné un sacré paquet de fans zet groupies ce jour-là (je vous laisse deviner dans quelle catégorie je suis).

Voix et présence de malade du chanteur, paroles totalement WTF, quand ils ne chantent pas carrément en latin, énergie dingue et communicative et un groupe tout sourire visiblement ravis d'être là malgré une chaleur insoutenable (ils passaient à 14h, en plein soleil, avec leurs costumes et leur maquillage). Je passe sur la setlist extrèmement efficace, contenant des perles comme < We drink your blood > (je suis sure qu'ils sont charmants...) ou encore < Werewolves of Armenia > pour finir sur un magistral < Lupus Dei > qui a scié tous ceux qui doutaient encore des capacités vocales du monsieur... Je ne suis pas certaine de m'en être totalement remise encore...

Bref vous l'aurez compris, un groupe qui a filé directement dans mes all-time favourite et y est resté, que je considère comme un inratable live et recommande chaudement.

 

Angra

Avant l'heure j'ai découvert un super groupe de power metal, et bien après l'heure j'avais un de mes préférés du genre, à savoir les brésiliens d'Angra. Groupe formé dans les années 90, tournant depuis un paquet d'années maintenant, ils ont bien sûr eu le temps de se faire une liste d'ex bien fournie, d'autant que le groupe a connu deux pauses. En 2000 trois des membres de base partent et provoquent une pause jusqu'en 2001, et le groupe connaîtra une seconde pause entre 2007 et 2009 pour des raisons qui m'échappent totalement.

Je les ai connus, comme beaucoup, grâce à ce que beaucoup qualifieraient de reprise WTF. Ils sont en effet un des rares à avoir réussi une reprise de Wuthering Heights, le < tube incroyablement casse-voix de Kate Bush >. On disait quoi déjà sur les qualités vocales de certains chanteurs de metal ? My point exactly...

Ils sont cependant plus connus pour leurs propres titres, dont les extraits de leur premier album, Angels cry, sorti en 1993, comme < Carry on > et < Time > par exemple.

Il est cependant à noter qu'André Matos, chanteur sur les videos ci-dessus, fait partie des trois déserteurs de 2000 et sera remplacé deux fois, le dernier changement datant de deux ans avant l'édition nous concernant par l'ex chanteur de Rhapsody of Fire, Fabio Lione. Comme exemple de ce qu'est Angra avec ce dernier, on peut citer < cet extrait > de leur album de 2014, Secret Garden, ou encore la < retransmission d'Arte >.

Malgré les nombreux changements, Angra reste pour moi un inratable live pour ceux qui apprécient le genre. Il faut dire que les mélodies épiques du power metal se prêtent particulièrement bien à l'exercice du live.

 

Annihilator

Je suis fort embarrassée. Annihilator est un groupe de heavy/thrash canadien tournant depuis les années 80 que j'irais jusque classer dans les grands classiques des metalleux à chevelure typique de l'époque. Pour quelle raison ? par exemple < pour ça >.

Sauf qu'ils ne sont pas vraiment dans mes groupes préférés à cause d'un turnover complètement hallucinant. Le groupe a été fondé par Jeff Waters, guitariste (qui s'égarera par moments à la basse ou même au chant), qui en est le seul membre permanent. Et oui, on a là plus un projet solo qu'un véritable groupe. Quand c'est le chanteur qui reste fixe, comme c'était le cas de Motörhead par exemple, c'est discutable mais tout de même plus ou moins cohérent. Là pour ne traiter que du chant, le groupe a changé pas moins de 10 fois de chanteur, en comptant les deux périodes où Waters décide de s'y coller (la 2ème datant d'un an après leur passage au fest). Et je ne parle pas des autres changements, je ne suis pas certaine que Waters lui-même soit encore en mesure de tous les citer.

Ce qui fait qu'avec regrets certes (parce que bon, heavy quoi...) ça sera néanmoins sans moi merci. Ce n'est pas que je n'apprécie pas leur musique, c'est juste que dans ce cas il est pour moi ridicule de parler d'un groupe, et que, quitte à me déplacer pour voir un guitariste, même si je reconnais le talent du monsieur, il est loin du niveau d'un Satch ou même d'un Bettencourt.

 

Behemoth

On file en Pologne avec un groupe tournant depuis les années 90 et ayant évolué du black vers le death metal. Et dont le leader affirme ne pas aimer les étiquettes. En soit, je le comprends tout à fait et suis un peu de son avis. Tout de même, savoir que ce groupe a été considéré comme du black ET du death metal m'a donné une indication assez claire de mes chances de les apprécier, et sur place m'a permis de fuir avant leur arrivée sur scène.

Logiquement je les connais très peu, j'étais tombée dessus parce que certains de leurs textes sont inspirés de poètes anglais que j'apprécie, comme Milton et Blake, ainsi que par les écrits de Lovecraft. Dommage.

 

Emperor

Bon... je m'apprète à faire un énorme sacrilège et vais tenter d'obtenir la clémence de tous les fans qui viendront s'égarer sur ce blog en invoquant spécialement pour eux LA seule chose capable de désactiver un blackeux énervé, à savoir :

Source: Externe

Toute résistance ayant été annihilée, je peux sereinement aborder le cas Emperor, groupe cultissime de black metal venu de Norvège répandre "paix et amour" dans nos fragiles oreilles.

Par où commencer ? Sur conseil d'un des amis présents, j'ai essayé d'écouter le début de leur concert vu que je sortais d'un concert sur l'autre mainstage. J'ai tenu environ 10 secondes avant de me réfugier sous tente au grand désarroi du monsieur, grand fan du groupe. Il venait de m'expliquer que ce concert particulier était spécial puisqu'ils rejouaient l'intégralité de leur premier album, In the Nightside Eclipse, pour fêter conjointement les 20 ans dudit album et le retour de leur premier batteur. Batteur remplacé temporairement parce qu'il purgeait une peine de prison pour meurtre. Paix et amour on avait dit ?

Je ne vais une fois de plus pas évoquer leur musique, qui ne me plait pas du tout, et simplement résumer le folklore assez sombre autour. Nous sommes au début des années 90, en Norvège où le climat peut être rude. Suffisamment pour qu'une meute nommée "Inner Black Circle" formée de musiciens et fans de black metal décide de réchauffer l'atmosphère en cramant quelques églises. Par "quelques", lire "une cinquantaine"... Dans les procès qui suivirent quelques musiciens de renom prendront diverses peines de prison pour marquer le coup, dont "Samoth", guitariste et un des fondateurs d'Emperor, qui passera 2 ans en prison.

Et le batteur dans tout ça ? En août 1992, après une soirée dans un bar, il croise un homme visiblement bourré qui cherche la bagarre et l'enjoint à le suivre dans la forêt... Le reste a fait la une des journaux, 37 coups de poignards, un cadavre et une église cramée pour fêter ça. Et un batteur qui n'exprime aucun remords, au point de déclarer "I was outside, just waiting to get out some aggression. It's not easy to describe why it happened. It was meant to happen, and if it was this man or another man, that's not really important." Voilà voilà... 

Alors certes je suis totalement d'accord avec ceux qui rappellent que cela n'enlève rien au génie du monsieur derrière une batterie, et qu'il serait plus pertinent de parler de musique, sauf que dans tous les cas merci mais non.

 


 

MAINSTAGE 1

 

Lofofora

On retourne en France avec mon premier concert de la journée. Lofofora est souvent considéré comme LA locomotive qui a tiré les autres groupes vers la lumière.

Bien que catégorisé souvent comme groupe heavy (tirant à mon humble avis plus sur le punk), je ne les ai jamais vraiment écoutés ou apprécié. Ils ont été de base victime de mon blocage sur la langue française, et honnêtement dans le genre il y a bien mieux que ça. 

J'ai quand même suivi les amis présents qui voulaient les voir afin de leur laisser une chance en live, ce qui n'a fait que confirmer mon opinion.

 

Seether

On part cette fois en Afrique du Sud avec un des deux groupes que je voulais absolument voir. Seether est un groupe de grunge dans lequel son chanteur et fondateur Shaun Morgan raconte entre autres son enfance difficile (divorce de ses parents, suicide de son frère), ses problèmes avec l'alcool, le tout en affichant son admiration pour Kurt Cobain... les bases efficaces d'un grunge classique. Même si le nom du groupe ne dit plus rien à personne (hors groupies comme moi), tout le monde les connait à cause de ceci :

En pleine vague de succès d'Evanescence, le label commun aux deux groupes se dit que ce serait une super bonne idée de ré enregistrer cette chanson, présente sur le premier album de Seether, avec Amy Lee qui est à ce moment-là la copine de Shaun Morgan. Au passage, c'est à lui qu'est dédié la chanson d'Evanescence "Call me when you're sober", écrite par Amy Lee à l'occasion de leur rupture.

Et si vous êtes dans l'immense majorité du public français vous n'en avez plus entendu parler depuis, le groupe étant victime de ce que j'ai surnommé "la malédiction du grunge" : en France, ce genre musical pourtant relativement accessible ne marche que si le chanteur est mort. Petite pensée à Stone temple pilots qui a perdu son chanteur d'une overdose en 2016, courage le succès ne devrait pas tarder !

Cependant, résumer Seether à Broken n'a pas plus de sens que résumer Metallica à son conna... incompétent batteur. Fondé en 1999 sous le nom Saron Gas, ils prendront leur nom actuel avec leur 2ème album en 2002, qui est celui où se trouve le single ci dessus, mais également certains des hits du groupe comme :

S'ensuit une longue suite de chansons qui posent leurs bagages dans votre crâne et refusent d'en sortir, portées par une voix qui pourrait à elle seule résumer le genre et des textes oscillant entre thèmes sombres et cynisme absolu :

Sans oublier une dose ou deux d'autodérision :

Et la traditionnelle reprise WTF :

Tout ceci pour dire que Seether est pour moi un groupe largement sous-estimé, que ce soit par les radios ou même les milieux plus spécialisés. Ils ne font certes rien de bien exceptionnel, mais ils excellent dans ce qu'ils font et en live j'ai passé un super moment à me recoller toute leur playlist dans le crâne. Et quand même, bordel cette voix...

 

Alter Bridge

En parlant de "bordel cette voix", on attaque mon deuxième coup de coeur (ex aequo avec Powerwolf donc) avec les américains d'Alter Bridge. Coup de coeur assez logique puisque j'ai appris par la suite qu'il s'agissait des musiciens de Creed (que j'adore et n'avais pas reconnus, honte sur moi) avec Myles Kennedy comme chanteur, qui a gagné une groupie instantanément ce jour-là.

Le concept est assez simple : en 2004 les musiciens de Creed annoncent la séparation du groupe suite à désaccords avec le chanteur, qui lance sa carrière solo. Ils ont alors l'idée de recruter l'ex chanteur de Mayfield Four et de reformer un groupe, Alter Bridge. Et ça fonctionne très, très bien. Tellement bien que le groupe se permet des pauses, par exemple en 2009 quand Creed se reforme et sort un nouvel album, temps que Myles Kennedy occupera avec sa carrière solo et une tournée avec Slash, et se reforme derrière comme si de rien n'était.

J'étais donc partie pour me mettre à l'ombre en attendant Soundgarden, après avoir déjà trop trainé en pleine canicule, quand < ceci > a débarqué sur scène... Et comme pour Powerwolf, avec le sourire, visiblement ravis d'être là en prime. Résultat logique : demi-tour et un concert de plus.

Ils sont principalement connus des fans de catch qui normalement devraient reconnaître < ce titre > assez rapidement.

Ils ont instantanément gagné une place dans mon top 3 des groupes qui ne sont pas assez connus au vu de leur talent, de leur énergie sur scène et de < la voix envoutante de leur chanteur > sur lequel je ne suis absolument pas objective. En bref le groupe comme ses différents membres dans leurs autres projets font partie de mes inratables et je ne peux que recommander d'aller les voir.

 

Megadeth

Megadeth est un des groupes du "Big four" du thrash, au même titre que Slayer qui était présent le vendredi. Comme j'ai expliqué pour Slayer, celui des quatre que je connais le mieux est sans contestation possible Metallica. Megadeth est né de l'éjection de Dave Mustaine de Metallica pour cause d'instabilité liée à une prise de drogue excessive. Cela n'entrave en rien le génie du monsieur, que je dois reconnaître, au point que le groupe formé sera lui aussi considéré comme pierre fondatrice du genre.

Sauf que Megadeth est également reconnu comme étant un groupe assez léger sur ses engagements et pour annuler assez régulièrement sa présence... et cette édition du Hellfest n'a pas dérogé à cette règle (certes avec une excuse plausible, décès dans la famille d'un des membres du groupe). Ce qui a causé quelques soucis aux organisateurs, puisque du coup certains groupes ont changé d'horaire, qu'Emperor a refusé de faire la fermeture du festival et qu'Opeth a préféré rester sous la tente. La solution finale a été que les mainstage se sont exceptionnellement fermées plus tôt que les autres scènes, Black Sabbath assurant la fermeture du festival. Pourquoi parler de ces basses considérations ? parce que trop souvent je lis des critiques sur l'organisation, comme quoi ils auraient pu trouver une autre solution, et qu'il est toujours bon de rappeler qu'une machine comme le Hellfest doit parfois faire face aux egos et aux vécus des artistes, qui ne sont pas toujours aussi arrangeants que leurs fans aimeraient le croire.

 

Soundgarden

Pour ceux qui ont lu mes précédents messages, vous aurez surement noté qu'à la base j'aurais préféré venir le samedi. Vous avez même surement remarqué que le présent article est resté incomplet un long moment, et vous avez peut-être même deviné la raison.

J'en étais donc aux recherches sur Soundgarden et le hasard a voulu que je sois motivée pour m'y remettre le 18 mai 2017... jour du suicide de Chris Cornell. Le choc a été énorme, sa voix a bercé mon enfance et j'avais été heureuse de la retrouver plus tard dans Audioslave. Il était LA personne que je tenais absolument à voir ce dimanche-là, le seul créneau non négociable de mon planning du jour. Alors ce hasard qui m'a fait découvrir sa mort au moment où je voulais finir cet article, c'est le même hasard qui a fait qu'en 2014 j'ai pu voir et écouter en live cette voix mythique, et j'en suis au final heureuse.

Concernant le groupe en soi, c'est bien simple : plus même que Nirvana, ils sont les piliers du grunge de Seattle (berceau du genre, je rappelle). La "blague" citée pour Seether (comme quoi le grunge ne marche en France que si le chanteur est mort) expliquait à mes yeux pourquoi Nirvana était connu de tous alors que peu se souvenaient de Soundgarden. Cette blague aujourd'hui je n'ai plus des masses envie de la faire. Ce n'est pas un hasard si le genre est caractérisé par des thèmes torturés, écrits par des âmes torturées, et surement pas un hasard non plus si ces âmes en arrivent parfois à de tels désespoirs qu'ils en arrivent à des extrêmes.

Pour leur musique, l'évidence c'est l'immense succès de Black Hole Sun :

Ou le non moins torturé Spoonman :

 

Ce qui est certain, c'est que la voix de Cornell laisse un immense vide. Je déroge à la chronologie logique pour vous montrer le magnifique hommage rendu par les musiciens de Rage Against The Machine, qui avaient formé avec lui le groupe Audioslave, qui a repris lors du Hellfest 2017 Like a stone, laissant le micro vide au milieu de la scène et le public chanter pour eux :

 

Black Sabbath

Par où commencer... Qu'on les aime ou non, que ce soit la line-up qui a lancé le groupe en 1970, celle emmenée par Ronnie James Dio début années 80 ou les multiples retours faits depuis, Black Sabbath est non seulement < LA base du heavy metal > (dont ils sont pour beaucoup les premiers représentants et la locomotive) mais également l'inspiration principales d'autres genres allant du doom au thrash en passant par le stoner et même le black metal. Leur influence sur l'ensemble des groupes, que ce soit leurs contemporains ou les groupes actuels, est indéniable.

Alors certes Ozzy n'est plus ce qu'il était, certes la justesse n'est pas forcément au rendez-vous (en même temps l'a-t-elle réellement été un jour ? et est-ce au final si important que ça ?), mais rien pour la légende vivante qu'ils sont je ne pouvais décemment pas les rater. 

Et parce que résumer l'histoire de Black Sabbath revient plus ou moins à résumer l'histoire de tout le genre, ils seront bien entendu traités dans un article à part, et je ne vais citer que deux de leurs incontournables en exemple : < War Pigs > et < Iron man >... en version album... Non parce qu'il faut quand même être honnête : chanter en choeur Iron man au Hellfest, sur le moment c'était énorme, objectivement ce qu'il a fait ce soir-là ça s'appelle < un carnage >. Dommage.

Par contre, celui qui était en pleine forme ce soir-là, c'est Tommy Clufetos qui a joyeusement remis à leur place les suédois de Soilworlk qui jouaient très (trop, beaucoup trop) fort sur l'Altar. Bizarrement on a nettement moins entendu leur batteur après < ceci >.

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